Claye-Souilly
En Ile-de-France, dans le département de Seine-Et-Marne se cache précieusement cette commune française : Claye-Souilly, dont Claye est le principal quartier de la ville, Souilly y étant rattaché par la rue du 8 Mai 1945. A Claye-Souilly, on y trouve, au cœur d’un cadre idyllique, beaucoup d’infrastructures culturelles pittoresques, rendant villageois plus que fiers de leur patrimoine.
Son histoire : Claye-Souilly, le seuil des religions
C’est un texte de Manassès II, évêque de Meaux , qui fait la première mention de la paroisse de Claye. Il évoque la collation de l’église de Claye.
Il y a de cela bientôt 10 siècles, c’est deux seigneuries distinctes qui existent à Claye. L’une appartient à la famille de Courtenay, et l’autre aux Chatillon de Montjay. Pendant la guerre de Cent Ans, Claye, lieu fortifié, reste français, mais doit subir les effets de la Jacquerie.
Après la trêve de Bicêtre, le 2 novembre 1410, des routiers commandés par les capitaines Polifer et Rodrigo s’installent à Claye et dévastent la région. Après la guerre de Cent Ans, la seigneurie passe successivement aux Du Drac puis aux Anjorrant et aux Tissart, famille protestante. Claye devient un centre très actif de propagation du Calvinisme.
Lors des guerres de Religion, la ville est prise par les troupes catholiques de la Ligue qui pillent et incendient tout le pays en 1591. La révocation de l’édit de Nantes en 1685 marque la fin de la Religion Prétendue Réformée à Claye. Bossuet, évêque de Meaux, persécute les protestants pour leur faire abjurer leur religion.
En 1770, le vicomte de Polignac rachète la Mairie et la Justice de Claye ainsi que les terres et propriétés des Ricouart d’ Hérouville. Jules de Polignac devient ainsi seigneur à 100% de Claye et Souilly. Souilly est une ancienne commune réunie à Claye par une loi du 25 juillet 1839 et a été aussi une ancienne paroisse avec prieuré-cure de l’ordre de Saint-Augustin. En bref, Claye-Souilly n’est autre que le berceau des religions depuis 10 siècles passés déjà.
Eglise de Souilly
L’église de Souilly, démolie en 1929 se trouvait au cœur de Souilly, en bordure de la Reneuse. Elle faisait partie du diocèse de Meaux et du doyenné de Dammartin, puis du doyenné de Claye quand celui-ci fut créé en 1730.
En 1824, les habitants s’imposent une contribution volontaire de près de cinq mille francs payable en sept années consécutives pour entreprendre de nouvelles réparations.
En 1839, le 25 juillet, l’administration civile de Souilly est réunie à Claye. En 1845, le conseil municipal de Claye-Souilly décide de vendre l’église de Souilly ainsi que le cimetière attenant, sous prétexte que de nombreuses réparation s seraient à effectuer, que sous le rapport de l’art, elle n’offre aucun intérêt et que l’église de Claye suffit pour l’exercice du culte. Et c’est ainsi que, tombant en ruine, seront alors transférés en l’église de Claye-Souilly une cloche, les fonts baptismaux et la dalle funéraire de Dame Philippe Loitreau.
L’église Saint-Etienne
L’église Saint-Etienne constitue un monument pilier du village. On ne trouve plus rien sur l’église de Claye, jusqu’aux guerres de Religion. Le 6 novembre 1596, elle est incendiée par les ligueurs très endommagée, mais non détruite. L’église de Claye, c’est la miraculée au cœur des guerres.
Entre le 17 et le 18ème siècles, Claye aurait conservé deux Eglises, l’ancienne Eglise permettant d’utiliser ses cloches et d’y enterrer les familles de notables et la nouvelle pour les offices religieux.
Dans cette église, nous pouvons nous attarder sur ce clocher de section carrée, au toit en ardoise à quatre pentes, ne comportant qu’un seul étage avec abat-son. Le design est unique et laisse tant à désirer pour ses visiteurs.
Le portail est bordé de motifs simples, surmonté d’une croix de pierre. Au-dessus, un fronton surbaissé, puis une pipe porte drapeau. Il n’y a jamais eu de cadran solaire. Suite aux travaux de réfection. Il a été trouvé en septembre 1998, la première pierre de la construction du clocher.
En pénétrant sous le porche, nous pouvons également voir trois pierres tombales, une croix en fer et une cuve baptismale en pierre blanche. Les fonts baptismaux proviennent également de l’église de Souilly, la croix de fer appartenant aussi à l’ancien cimetière de cette localité. Du côté gauche, sous le porche, un escalier permet de monter au clocher. Les trous au plafond sont des orifices destinés au passage des cordes servant à actionner les cloches. Bien entendu, depuis l’électrification du mécanisme de sonnerie des cloches, les cordes ne servent à rien mais sont toujours là pour le plus grand étonnement des amoureux des découvertes.
Les cloches ont été classées sur la liste des monuments historiques en 1942, pour empêcher les Allemands de les réquisitionner pour les fondre.
Enfin, le sanctuaire est éclairé par deux vitraux, celui de gauche nous montre Saint Etienne, patron de l’église, en dalmatique de diacre portant dans sa main droite les pierres de la lapidation, dans sa main gauche la palme du martyre ; le vitrail de droite est celui de Saint Thomas de Canterbury patron de l’ancienne église de Souilly. Il est représenté sous la forme d’un évêque portant mitre et crosse et revêtu de l’aube, de la chasuble et de la chape.
Monuments aux morts de Claye-Souilly
Ce qui distingue aussi le village, c’est son profond respect pour son histoire et son passé encore ancré dans l’âme de ses villageois.
A partir du mois de novembre 1918, lors des commémorations, s’initie l’idée : toutes les veuves et orphelins de ce conflit, ne peuvent pas pour la plupart se recueillir sur la tombe de leurs défunts maris ou pères. Suivant les batailles, les soldats tués sont même inhumés sur les lieux de leur décès. Les villes et les villages, par l’intermédiaire de leur maire et conseil municipal, se mobilisent pour palier à ce manque. Certaines communes font graver des plaques avec le nom des morts pour la France et les fixent dans les cimetières, d’autres dans les églises. Un geste propre au village, qui lui vaut toute sa fierté.
Au regard de la commune de Claye-Souilly, la municipalité décide de dédier un pan de mur dans le vieux cimetière. La fresque mesure 7m de long sur 1m80 de haut. Enfin, pour officialiser toutes ces commémorations du souvenir, l’Etat décide d’intervenir par la loi du 25 octobre 1919. Elle décide que toutes les villes et tous les villages de France auront un monument « Aux Morts pour la France du conflit de 1914-1918 ». De quoi raviver les esprits et les souvenirs au cœur de ce village rempli d’empathie et de solidarité mutuelle.